L’importance de la posture bienveillante…
Au-delà des activités proposées, c’est à travers l’adoption d’une posture bienveillante, rassurante et sans jugement, que les publics peuvent s’impliquer dans une action. Cela passe par la disponibilité et l’écoute de la part des professionnels. Cette posture éducative, favorisant l’apprentissage, est caractérisée par 3 « manières d’être » : l’authenticité, la considération inconditionnelle (considération de l’autre pour ce qu’il est, sans porter de jugement.), et l’empathie (Rogers C. 2013). Installer ce type de cadre sécurisant permet aux participants à un projet de pouvoir exprimer en toute confiance leurs représentations, attentes, pratiques, etc. Cela permet aussi aux débats et controverses de s’exprimer.
Au début d’une activité, questionner les enfants sur leurs usages du numérique sans les juger en catégorisant d’emblée de comportements e bons ou mauvais. Demander plutôt les raisons à l’origine de ces usages : à quoi les écrans servent-ils ? Qu’est ce que leur usage peut apporter ? Quels sentiment cela suscite ?
Dans le cadre de l’animation d’un atelier, il est important d’expliciter les conditions dans lesquelles l’atelier se déroulera :
Élaboration collective d’une série de règles qui stipulent la façon de se conduire au sein du groupe : de quoi a-t-on besoin pour se sentir bien dans le groupe ? Écoute, bienveillance, confidentialité, etc.
Élaboration collective d’une série de règles qui stipulent la façon de se conduire au sein du groupe : de quoi a-t-on besoin pour se sentir bien dans le groupe ? Écoute, bienveillance, confidentialité, etc.
Ces étapes sont essentielles pour amorcer prises de conscience et possibilités d’évolution des représentations et des pratiques. Ces principes d’action relèvent avant tout des compétences et des personnalités des animateurs qui préparent et portent l’action. Parmi ces compétences, on retrouve non seulement des habilités communicatives, expressives et opérationnelles, mais aussi la conscience de soi et la capacité à bien jouer le rôle de modérateur dans la dynamique de groupe.
Afin de débuter une réflexion collective autour des usages des écrans, l’animateur peut donner des exemples de ses propres pratiques numériques. Il ne faut pas paraître parfait, ce qui compte est de montrer qu’on a une posture réflexive par rapport à soi-même : on peut dire parfois on a tendance à trop utiliser son smartphone, tout en expliquant comment on essaie de corriger cette pratique.
Les professionnels soulignent notamment l’importance de se mettre au même niveau que les participants en adaptant le discours aux différents besoins.
Point de vigilance : ne pas se présenter comme tout sachant ou expert et ne pas avoir peur d’admettre ses propres limites tout en gardant une posture professionnelle.
Valoriser les parents
Valoriser les parents, ne pas être directifs ni leur « dire quoi faire pour leur enfant » est primordial du point de vue des professionnels. Il s’agit ainsi de veiller à ne pas les culpabiliser, et à valoriser leurs compétences, leur expérience, les savoirs qu’ils possèdent, et ce qu’ils font déjà allant dans le sens de la promotion de la santé de leurs enfants.
Proposition à des parents volontaires de faire découvrir un plat qu’ils affectionnent à d’autres parents.
Questionner les parents sur les solutions qu’ils adoptent pour gérer les usages numériques de leurs enfants. Donner d’abord des recommandations simples à mettre en place, afin de les réconforter dans leur pratiques. Essayer de comprendre pourquoi certaines recommandations ne sont pas adoptées, plutôt que culpabiliser : pourquoi c’est difficile ? Dans quel autre contexte la recommandation à pu être adoptée efficacement ?
Pour les professionnels, il s’agit aussi de revaloriser le rôle d’éducateur principal du parent, afin de renforcer sa confiance en ses compétences parentales et dans la relation parent-enfant, pour notamment renforcer son pouvoir d’agir et légitimer ses décisions. Il est important de favoriser l’échange, le partage, la réflexion, rester ouvert aux différentes formes de parentalité et éviter de proposer une réponse « idéale » et « unique » à un questionnement.
Côté jeunes, cela peut permettre de limiter le rejet de la culture alimentaire familiale.
Proposition d’activités où se sont les parents qui accompagnent les enfants et se placent en médiateurs comme des balades en forêt, des visites de fermes, etc.
Côté jeunes, cela permet de renforcer la légitimité des parents dans le gestion des écrans.
Faire coanimer à des parents un atelier sur l’identité numérique à partir du jeu @Social, qui permet d’aborder de manière ludique la question de la notoriété, des amis en ligne, sans diaboliser les réseaux sociaux.
Éviter de renforcer la stigmatisation
L’adoption de cette posture est d’autant plus essentielle que les comportements alimentaires et le poids font l’objet d’une importante stigmatisation. Cette stigmatisation a des impacts négatifs sur la santé des personnes qui en sont victimes. Afin que les programmes de prévention et de promotion de la santé ne renforcent malgré eux cette stigmatisation, plusieurs leviers ont été étudiés et semblent efficaces :
- Centrer l’action sur l’adoption de meilleures habitudes de vie et l’amélioration de la santé et du bien-être plutôt que sur la perte de poids ;
- Prêter attention aux termes utilisés dans les programmes : éviter le terme « obésité », et choisir des messages motivants et développant la capacité d’agir ;
- Montrer que le phénomène d’excès de poids est complexe et multifactoriel ;
- Travailler avec les représentants des groupes visés pour mieux intégrer dans la réflexion leurs contraintes, sans partir de représentations biaisées ou préconçues de la part des intervenants.