Une approche qui favorise les « pairs » eux-mêmes
L’objectif de l’éducation par les pairs ne se limite pas à une transmission de notions techniques à d’autres pairs, selon une logique encore une fois descendante, mais promeut des outils d’analyse, de réflexion et de participation qui favorisent la pensée critique, l’acquisition des compétences sociales et la capacité à agir. Les effets les plus bénéfiques de cette approche sont sur les « pairs » eux-mêmes (estime de soi, valorisation, engagement, développement de l’autonomie, etc.). Certains effets sont également observés chez les bénéficiaires de cette approche, avec un meilleur accès aux services et aux soins notamment. Cela permet aussi un changement de regard de la part des professionnels qui accompagnent les jeunes.
Une possibilité pour différents types de public
L’éducation par les pairs peut concerner tous les publics.
Il peut s’agir des professionnels :
Comme des proches :
Des parents volontaires peuvent être formés à une thématique et sensibiliser ensuite les autres parents.
Chez les adolescents, l’éducation par les pairs, qui se caractérise comme une forme de communication horizontale, donc non autoritaire, se révèle souvent plus efficace qu’entre adultes et jeunes. Avec les plus jeunes, l’éducation par les pairs semble être un outil d’innovation pédagogique, car elle développe certaines compétences psychosociales. De plus, des professionnels remarquent que lorsqu’on sollicite l’originalité et l’imagination des enfants pour traduire les messages de santé, ces derniers sont mieux reçus et appropriés par les autres enfants.
Plusieurs leviers d’action
Un petit déjeuner pour tous les élèves d’un collège peut être réalisé par des élèves ayant participé à un atelier cuisine. Ces élèves peuvent ainsi préparer, servir et expliquer les plats réalisés. Ou encore, une expo sur l’alimentation peut être créée par des élèves à destination de leurs pairs, puis diffusée aux autres élèves de l’établissement, voire plus largement.
Dans les lycées de Côtes-d’Armor, des lycéens « correspondants santé » ont été formés pour faire passer l’information en matière de prévention et d’accès aux soins auprès de leurs pairs.
Une Charte d’engagement ; un statut de Service civique.
Mais attention, cette forme d’éducation ne doit pas se traduire par un désengagement de la part des adultes et professionnels qui les accompagnent. Au contraire, leur rôle de référents apparaît comme central. Ils doivent en effet pouvoir accompagner et donner un cadre aux jeunes, mais sans imposer leurs idées et façons de faire. Plusieurs projets mettent ainsi en lumière la nécessité de la formation de ces référents.