Coconstruire avec le groupe
Afin d’assurer une participation active aux animations proposées, les professionnels recommandent de veiller à ce que les enfants, les parents, ainsi que les autres types de publics se sentent acteurs dès leur construction. Pour l’intervenant, cela signifie « cheminer avec le public » et coconstruire avec lui les activités au cours des ateliers. Les participants se sentiront ainsi plus motivés, valorisés et concernés.
Avec des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, co-construction de planches anatomiques sexuées, à partir de silhouettes neutres, autour desquelles animer la séance.
Au cours d’un atelier, poser des questions telles que : « Comment ferais-tu dans cette situation ? As-tu l’habitude de … ? Comment penses-tu que je pourrais l’adapter à ma situation ? ».
Construire le cadre d’une séance de manière participative : De quoi a-t-on besoin pour se sentir à l’aise dans ce groupe ?
Ce type de démarche peut être adopté même avec des publics jeunes. Cela peut se décliner autour de la conception du projet, de la mise en œuvre des activités et de sa diffusion ou encore par des formations partagées entre professionnels et public.
Echanger sur les objectifs
Les professionnels recommandent également d’énoncer les objectifs des activités qu’ils proposent. En effet, savoir pourquoi on réalise telle ou telle activité favorise l’implication des publics. C’est un bon moyen pour les personnes de trouver du sens à leur participation.
Dans le cadre d’action en santé sexuelle, cette démarche permet de créer une base solide pour l’engagement, l’apprentissage et la compréhension des participants. Elle contribue à assurer une expérience enrichissante et fructueuse pour toutes les personnes impliquées et favorise le processus de conscientisation, c’est-à-dire l’intégration des apports de l’action.
S’appuyer sur les expériences et les compétences de chacun
Afin d’augmenter la participation et l’implication de chacun, une place importante doit être accordée à l’expérience et au vécu de chacun. Il s’agit d’un élément clé qui permet non seulement que l’activité et les messages proposés ensuite fassent sens vis-à-vis d’expériences personnelles, mais également de valoriser la richesse des différents vécus individuels au sein de la dynamique de groupe. Chaque vécu sera un point d’appui à la réflexion d’autant plus efficace qu’il est ancré dans une expérience concrète.
Dans le cadre du projet « Mes amours », des personnes atteintes de Trisomie 21 ont co-construit une formation sous forme d’exposition interactive autour de la vie affective et sexuelle des personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Différents outils ont été réalisés tels que des films, des panneaux, des silhouettes (planches anatomiques).
A côté du vécu expérientiel, les professionnels recommandent également de s’appuyer sur les compétences et le savoir-faire des publics. En ce sens, il est important que les solutions aux questions posées puissent émerger grâce au travail de groupe et qu’elles ne soient pas délivrées de manière descendante. L’intervenant doit veiller à que chacun puisse jouer un rôle au sein du groupe et se sentir responsable du travail collectif. Il s’agit d’un moyen pour valoriser ce que le groupe est capable de produire, ce qui renforcera l’estime de soi et la confiance.
Co-construire avec des personnes concernées des supports éducatifs pour les réseaux sociaux autour de la non-binarité afin valoriser les connaissances et les compétences du groupe, tout en renforçant la visibilité et la compréhension de la problématique par tout un chacun.
Renforcer le savoir-faire et l’autonomie
Par l’expérience et l’implication aux différentes étapes du projet, les professionnels proposent de renforcer ainsi le savoir-faire et l’autonomie des publics en les plaçant au centre du processus de prise de décision. Cela permet non seulement de les rendre plus confiants et d’augmenter l’estime de soi, mais contribue également à développer leur intelligence et à poser les bases pour faire des choix en matière de santé. Il s’agit d’accompagner les publics dans l’acquisition de connaissances et compétences qu’ils pourront mobiliser dans la vie de tous les jours, ce qui renforce leur capacité d’agir et leur autonomie sur leurs choix en santé.
Avec des jeunes consommateurs de substances, définir ensemble les modalités d’interventions par les pairs et les impliquer activement dans la planification, l’exécution et l’évaluation en tenant compte de leurs disponibilités, de leurs préférences, de leurs contraintes et de leurs ressources personnelles.
Inclure des personnes en situation de handicap dans la conception et la coanimation de programme de formation à la santé sexuelle des personnes en situation de handicap, à destination de professionnels, de proches, ou de personnes concernées.
La co-construction permet de garantir que les actions sont adaptées à la réalité et aux besoins spécifiques des publics vulnérables, tout en renforçant leur implication et leur empowerment.