Proposer des activités ludiques et dynamiques
Partir des expériences de chacun constitue un bon départ. Cela permet de mobiliser l’engagement des publics qui se sentent acteurs des activités proposées tout en les ouvrant à l’écoute des autres et à la co-construction. Le jeu les rend notamment plus concentrés et réceptifs.
Nombreuses activités ludiques peuvent être proposées en mobilisant le corps. Dans le cadre d’un travail sur les émotions avec les enfants, proposer de choisir mentalement un mouvement qui exprime comment il se sentent et de le reproduire ensuite (mime des émotions, laissons le corps parler. D’autres activités mobilisent la créativité : dessiner sa météo intérieure.
Il est important que toute activité soit suivie par un temps de conscientisation où l’on questionne les participants sur les ressentis que l’activité a suscité. Cela permet de faire sens et d’intégrer ce que l’activité a apporté. Après ce temps, il est possible de passer au travail de généralisation. Cela permet de faire le lien entre ce que l’on a expérimenté lors de l’activité et des situations de la vie de tous les jours.
La mise en place d’activités interactives et dynamiques, axées sur la convivialité et le partage, permet non seulement de libérer la parole de chacun, mais également de renforcer les liens de groupe et de répondre aux besoins des jeunes d’être en mouvement.
Tout cela facilite la mise en routine et l’appropriation des messages de santé puisque l’on crée un cadre favorable à l’implication de chacun.
Les activités créatives peuvent être des expériences collaboratives qui renforcent les liens sociaux. Les participants se sentent souvent compris et soutenus par leurs pairs, ce qui peut contribuer à une meilleure santé émotionnelle.
Prendre en compte les différences et les compétences de chacun
La valorisation de chacun et le partage dans un climat ludique limitent les préjugés et la possibilité que les jeunes développent une mauvaise image d’eux-mêmes. Cela permet également d’identifier qu’un groupe est constitué de personnes qui ont des expériences, compétences différentes ce qui en fait toute sa richesse.
Point de vigilance : lorsque l’on propose des jeux, il est recommandé de prêter attention aux spécificités propres à chaque âge. Certains jeux peuvent être moins adaptés avec des adolescents qui se soucient davantage de l’image qu’ils peuvent donner à leurs camarades. Dans ce cas, il convient de choisir des activités qui permettent aux adolescents, sans les mettre en difficulté, de travailler l’image de soi. Dans le choix des animations, la prise en compte des goûts et des attitudes du groupe est essentielle au bon déroulement de la séance. Chaque groupe est différent !
Pour les professionnels, encourager l’expression signifie mettre au centre les destinataires des actions, en consacrant un large espace à la recherche de solutions en individuel et en groupe, à partir des compétences de chacun. Afin d’opérer dans un environnement créatif, il est en effet primordial que l’intervenant reconnaisse les ressources dont les participants disposent déjà et qu’il puisse s’appuyer sur celles-ci pour favoriser l’apprentissage de nouveaux messages et comportements.
La créativité peut être stimulée sous forme de défi : comment rendre plus plaisante une activité peu aimée ? Quelles ressources puis-je mobiliser pour résoudre cette situation ?
Encourager la verbalisation
Apprendre à nommer ses émotions, ressentis et besoins est un élément clé du développement des CPS. C’est pour cela qu’il est recommandé d’accorder une grand place à la verbalisation de ce qui se passe lors des séances d’animation, comme dans les entretiens individuels. L’intervenant doit non seulement être à l’écoute, mais encourager la parole des participants, sans forcer pour autant les choses.
Proposer en début et à la fin de chaque séance un tour de table afin que les participants donnent leur météo du jour, s’ils le souhaitent. Ce rituel est bien sécurisé par les règles établies d’écoute et de non-jugement.
Suite à une altercation avec un jeune, prendre un temps avec lui pour mettre des mots sur les ressentis respectifs et travailler sur les émotions.
« L’expression constructive des émotions favorise, d’une part, la régulation émotionnelle et d’autre part, la qualité relationnelle. En effet, la mise en mots de nos émotions nous oblige à prendre conscience et nous évite des passages à l’acte émotionnels. Nous nous mettons à penser et à parler de l’émotion au lieu d’agir et d’être emportés par l’émotion. La mise en mots des émotions permet aussi à l’autre de mieux comprendre ce que nous ressentons. En nous exprimant de manière constructive, notre interlocuteur peut davantage nous entendre et ajuster ses comportements en fonction. Exprimer sa colère de façon constructive à l’aide d’un « message-je » représente une première étape de la résolution positive d’un conflit. »
Shankland R. 2021
Ce travail est favorisé par la capacité de l’intervenant à accompagner dans la verbalisation en reformulant ce qui est dit, sans l’interpréter.