Construire les bonnes conditions de l’animation
L’un des leviers mis en avant par les professionnels est la mise en place de bonnes conditions de déroulement de chaque activité. Il s’agit ainsi de veiller à une série d’aspects préparatoires aux interventions afin de mettre toutes les chances de son côté : construire un cadre rassurant, propice à la convivialité, qui favorise la compréhension réciproque et l’estime de soi.
On peut veiller à une disposition des espaces permettant la convivialité et à un accueil chaleureux des participants.
Lorsque cela est possible, il est conseillé de privilégier la création de petits groupes de 6 à 15 participants. Cela permet une meilleure gestion des temps d’échange et favorise la création d’un fil rouge liant les différentes activités, ainsi que l’implication des participants.
Travail d’enquête en petits groupes : chaque groupe choisi une thématique en lien avec la circulation de l’information en ligne, le droit à l’image, fake news. Restitution et mise en commun sous forme de journal télévisé.
Pour les professionnels, il est important d’être clair sur les termes que l’on emploie lors de la séance, ainsi que sur les objectifs posés. Cela implique de dédier un temps d’échange en amont de l’activité pour définir le « glossaire » de la séance, explorer les attentes et définir les objectifs. Cela permet de mieux structurer le travail avec les participants, de limiter leurs conjectures quant à des attentes potentielles et d’instaurer un climat de confiance. Il est important de veiller à poser des objectifs clairs en amont de chaque séance, cela permet d’y répondre plus facilement. Au même titre, les professionnels pointent l’utilité de proposer aux participants un cadre général de l’intervention autour duquel ils devront s’accorder.
S’appuyer sur les compétences des jeunes en matière numérique
L’univers numérique est particulièrement attirant pour les jeunes, qui peuvent avoir un certain nombre de connaissances techniques dans ce domaine. Dans le cadre des actions d’accompagnement aux usages des écrans, il est conseillé de mobiliser ces connaissances, ainsi que les compétences que les jeunes possèdent déjà. Cela favorise leur implication et permet d’instaurer un climat de confiance et de respect mutuel où chacun se sent valorisé et pris en considération. Cette approche facilite également l’intégration des messages de santé, car elle permet de faire le lien avec les ressources individuelles et renforcer le sentiment d’efficacité.
Atelier autour de compétences numériques des jeunes, qui sont ensuite formés à identifier les risques potentiels liés aux usages numériques dans la perspective d’intervenir auprès des pairs ou d’autres publics (parents, seniors, etc.).
Questionner les compétences et connaissances numériques et également une bonne façon pour introduire et donner du sens à des sujets variés.
Atelier sur les réseaux sociaux : l’animateur demande aux participants de l’aider à créer un compte sur un réseau, il demande ensuite quelles sont les techniques pour gérer audience, visibilité et autorisations. Cela permet d’aborder d’autres sujets comme la protection des données personnelles, le harcèlement en ligne, etc.
Point de vigilance : si certains jeunes peuvent paraître techniquement plus avancés que les adultes, il ne faut pas en conclure qu’ils maîtrisent l’environnement numérique et qu’ils n’ont pas besoin d’être accompagnés. Par ailleurs, nombreux jeunes peuvent rencontrer des difficultés avec certains outils. Il est donc recommandé de favoriser toujours la collaboration et l’entraide.
Inspirer la confiance pour développer l’esprit critique
La posture ouverte et la disponibilité de l’animateur favorisent à leur tour l’ouverture des publics et leur disponibilité pour prendre du recul et réfléchir sur leurs propres pratiques de manière constructive. L’idée est de créer les conditions qui leur permettent de développer une pensée critique et autonome. Dans cette perspective, les professionnels comme la littérature recommandent de s’appuyer sur les expériences et les conceptions des publics afin que les messages de santé véhiculés leur paraissent plus concrets et donc plus clairs.
Dans une optique de co-construction, d’instauration de confiance et d’écoute réciproque, ainsi que le temps d’échange après chaque animation permettent d’interroger les ressentis des participants et ce que l’animation leur a apporté. Cela facilite non seulement la conscientisation des expériences vécues, mais permet également à l’animateur d’ajuster son travail lors des séances suivantes. Pour cela, il est essentiel d’adopter une posture qui inspire aux participants aux animations de la confiance quant aux compétences professionnelles et personnelles des animateurs. Les intervenants doivent en effet constituer un point de repère tout au long de la séance, accompagner et rassurer les participants sur leurs propres capacités.
Favoriser la mise en routine des éléments abordés
Pour faciliter l’appropriation et l’assimilation progressive des connaissances et des compétences transmises lors des activités interactives, il est utile de proposer cette même activité sur des créneaux différents afin de favoriser l’accès à différentes populations. Cela passe également par l’utilisation d’animations dont les éléments sont facilement reproductibles dans la vie courante. Il est donc recommandé de proposer des animations simples et sans trop de techniques.
Dans le cadre d’actions en lien avec la régulation du temps d’écrans, il est conseillé de favoriser la mise en routine des recommandations en les associant à quelque chose de ludique ou apprécié par les enfants.
Défi pour réduire le temps d’écrans à la maison inspiré à Harry Potter avec plusieurs équipes correspondant aux différentes « Maisons de Poudlard ».
Pour susciter l’envie, les professionnels soulignent l’importance de faire des ateliers un souvenir positif. Dans cette perspective, il peut être également utile de laisser une trace de l’atelier, pour permettre aux participants de garder en mémoire l’expérience vécue, les informations échangées, et de valoriser la participation. Cette « trace » peut par ailleurs être un vecteur de communication et de valorisation. Ces expériences, que les participants pourront reproduire dans d’autres contextes, les confortent dans leur connaissance de soi, leur confiance en soi, leur estime de soi.
Réalisation d’une production numérique par les jeunes sous forme de tutos, où l’on donne des astuces et des conseils pour réguler l’usage des écrans.
Apprendre à connaître ses publics
Pour les animateurs, valoriser les ressources de chacun signifie d’adopter une posture ouverte et disponible, de sortir de la position d’expert, pour prendre en considération ce que chacun a à apporter. Dans ce cadre, il est très important de laisser les participants réfléchir et s’exprimer à partir d’eux-mêmes, ne pas induire leurs réponses en fonction de ce que l’on voudrait entendre, ni les catégoriser.